jeudi 26 avril 2012

La mosquée de Soliman le Magnéfique vue depuis la Maison de Pierre Lotti - Istanbul 
Si la Peste brune nous cerne j'émigre ! Sarko et l'UMP veulent t'il déclancher une guerre civile sur fond ethnique ou religieux ? Tout cela pour masquer leur faillite, celle du capitalisme et la montée de la misère qui n'a rien à voir avec l'émigration ; quelle honte ! Sa dernière trouvaille, une république ou une europe dont la référence devrait être "Chrétienne". Bientôt les croisades comme en plein moyen- age ! et moi, je suis agnostique, ils me brulent sur le bucher ?

jeudi 19 avril 2012

Exil -Orléans, tentative d'écriture automatique, Septembre 1974

     Ennui,vice, pêché, mal du siècle, société de consommation sophistiquée, glabre, visqueux, lâche et envieux l'homme vindicte, sapiens des autres âges insulte, blasphème contre Dieu. 
   Alliance de métal, de la foudre, de l'eau, dans un élan destructeur les éléments s'unissent, se tordent ; distorsions, éclats mouillés, souillures colorées le monde entier oscille et cahote entre l'infini et le néant.
   La néantisation de l'être, vertige démentiel, euphorie destructrice, action démoniaque, appel du vide, absurde réalité et irréalité, gerbes incessantes, les mondes se font et se défont ; le cosmos lui même est insuffisant, l'atome destructeur-générateur, éclate et Satan rit.
   L'être a rejoint le non-être, l'éternité éclatée, le trismégiste méphistos est seul et s'ennuie.
  Le magma informe coule, suinte ; les formes se déforment, la matière insaisissable tel l'aluminium en fusion serpente, éclate en bulles, fièvre bubonique ; le minéral en un même sort lié au végétal, impalpable, monstre sans nom se perd dans l'abîme.
  Les galaxies s'entrechoquent, feux, étincelles, jaillissements, tonnerre rugissant d'infini en infini, le macrocosme et le microcosme avec un même élan satanique plongent dans la bouche béante, gargantuesque du néant.
  Satan aussi a disparu.
Orléans - Octobre 1974 : 

Je me souviens parfaitement de ces soirées torrides les premiers mois de mon exil à Orléans. Un rectorat inhospitalier, presque hostile, une  ville  minérale, coincée dans ses préjugés, la première année fut épouvantable de détresse et de solitude. J'avais vingt huit ans. 

mercredi 18 avril 2012

Mélancolie

        C'était l'avril de l'an 12 du vingt et unième siècle, le vent en bourrasque souffle fort et hurle dans la cheminée. Les gouttes de pluie denses s'écrasent contre les châssis de verre. Le vent si violent fait « refouler » la cheminée ; bien que le feu soit contenu et emprisonné dans l'insert une légère odeur acre, rappelant les temps anciens, diffuse subrepticement dans la maison. 
        Dalton, notre cairn des Highlands boude ; il voudrait que je l'amène faire le tour du quartier sinon du village ; oublieux des intempéries dès qu'il est rentré. Minime, après un bref tour dans les romarins du talus a regagné son rocking-chair près du radiateur du couloir « extérieur ». Nous avons appelé ainsi cet espace fermé à chaque bout par de grandes baies vitrées car à l'origine ce couloir ouvert faisait le passage entre la maison et les dépendances, garage, buanderie.
        Après un premier hiver il est apparu d'évidence, à chaque pluie et nous sommes dans un climat « atlantique » que l'eau pénétrait jusque dans la maison et le vent faisait de cette traversée une traversée héroïque ! Ainsi la deuxième année nous l'avons clos et un radiateur tempère cette sortie. L'hiver il sert de maison pour la chatte, de verrière pour les plantes : hortensia, camélia, citronnier, azalée. Le citronnier a 4 beaux citrons à maturité et est couvert de fleurs qui embaument de leur parfum insistant ce couloir.
        J'aime les hurlements du vent et la girouette est un peu affolée et désorientée. Pour pouvoir la regarder nous ne l'avons pas mise sur le toit mais sur un haut piquet devant la maison et ainsi ce coq magnifique nous ravit. 
      Je me rends compte que ma maison porte la marque de mon enfance. La girouette est de tradition et était sur le toit chez mes grands parents ; la cheminée et le vent faisaient partie intégrante de la ruralité, comme le roucoulement incessant des couples de tourterelles et tourtereaux aux temps des amours. Notre grande cuisine qui à la campagne représentait le lieu de vie dans lequel se retrouvaient à l'heure des repas ou à la veillée les anciens et les plus jeunes, dans un système intergénérationnel qui avait son charme pour les enfants mais aussi générait parfois des conflits avec les brus. Etre tous ensembles et en même temps ne pas supporter l'aliénation à l'autre, c'est une véritable contradiction qu'il faut s'évertuer à dépasser.
        En même temps toutes ces confidences , entre femmes » au coin du feu pendant que les hommes jouaient au dé ou au domino. Et nous les enfants avec toujours les oreilles à l'affut de quelques détails que l'on voulait nous cacher et auxquels en définitive nous n'aurions pas compris grand chose.
        Ah si, « la Marie » quelque peu délurée s'était fait faire un petit lors des gerbières et on avait du la marier à la va vite où à « la sauvette » comme disait ma grand-mère. C'était le grand scandale du village ; encore heureux que ce grand nigaud de Pierre l'ait épousée en juste noce ; un « bâtard » pas de ça chez moi avait dit le Grand- père. C'est bien toi, eh garçon ! Alors tu répares ! On ne rigolait pas en ce temps là, pas si reculée, ma génération ; juste celle d'avant la pilule....Ce fut quand même un très grand mariage, à l'église ; mademoiselle Marie, en robe blanche avec des fleurs d'oranger. C'était des enfants du village, un peu en avance ; même Monsieur le curé les avait absous et y était allé de sa petite larme. Ensuite, le grand repas à la ferme de Pierre. Une grande tablée, dehors sous les marronniers ; il n'y avait rien manqué. Le linge « chiffré » aux armes de la famille, les immenses soupières dentelées en Limoge ; Le Service, celui de la grand mère Amélie ; l'argenterie que l'on se transmettait de génération en génération, impeccable ne servant que pour les communions et les mariages. 
        Pas si sotte La Marie, disait au creux de l'oreille la voisine de Justine ; elle s'est pas trompée eh ! Un beau parti que ce Pierre ! Et ainsi les « petits coups «  de griffes amicaux animaient discrètement la tablée. 
        Puis ce fut la mémorable pièce-montée avec au sommet le couple de mariée en sucre glace ou nougatine; puis quelques chansons à boire, discrètes, pas de « paillardise » ; on avait de la tenue. C'est vrai, Amélie avait reçu quelques années d'éducation à l'Ecole Ménagère des Soeurs Bénédictines ; elle y avait appris les bonnes manières, la couture et surtout la musique ce qui lui permettait de briller tous les dimanches à la messe du matin car c'est elle qui jouait de l'harmonium et accompagnait les cantiques. 
        Ne croyez pas que je vous parle de temps ancestraux, seulement des années soixante que j'ai vécues comme pré-adolescente. Le grand « saut » culturel et la transformation du mode social se sont effectués à partir des années 1970, pas avant, en milieu rural. L'évolution des « mentalités » est très lent bien plus que les bonds technologiques et cette « ruralité » a survécu jusqu'aux années 1980. Elle avait ses avantages, par exemple l 'entraide mais aussi peu ouverte aux intrus ; « on sait pas d'où il vient celui là  »! c'est quand même sur le droit à la différence que l'évolution a été et est encore lente. Il rest des progrès à réaliser.
        Je ne suis pas une grande écrivaine, mais j'ai du plaisir à écrire ces lignes ; cela fait partie de ma mélancolie en ce que la mélancolie n'a pas d'objet en soi ; c'est un état duquel il faut sortir. La grand-mère d'Yves décédée dans sa 98 ième année avait une expression dont je reconnais le poids réel aujourd'hui. Lorsque nous évoquions sa vie, elle était née en 1889, disait pour mettre un terme à la discussion qu'elle devait penser vaine « ah! Temps passé n'est plus ». Comme c'est vrai.

dimanche 8 avril 2012

Giboulées

Place du Capitole- Meeting Front de Gauche Deux heures avant - 70 000 participants.





  Les giboulées de mars déferlent depuis deux jours et nous ont surpris en ce début d'avril ; les fruitiers en fleurs redoutent les derniers gels ; les fleurs des prunus ornaient la terrasse et dessinaient de fines dentelles roses ; elles l'ont agrémentée deux à trois jours seulement ; la métamorphose a fait place aux frêles feuilles qui tourbillonnent sous les rafales de vent mouillé de pluie.
L'âtre rougeoie ; tel dans un tableau de Rembrandt je devine les meubles, masses plus sombre.
La télévision nous amène au Costa Rica mais ne s'attarde pas ; déjà la Jamaïque ; le texte comme bien souvent occulte la vie des populations et réduit notre approche à une vision »dansante » et fausse.
En même temps je suis toujours étonnée de réaliser que simultanément à notre mode de vie si sophistiqué, des millions de gens vivent près de la nature avec des croyances surprenantes, faites d'animisme, de crainte des éléments naturels, des dieux, du Christianisme. C'est cette simultanéité qui est difficile à faire mienne ; à quatorze ans au Collège il m'était difficile de comprendre que l'historicité et les périodes n'avaient rien à voir avec le découpage par chapitre, construit par nécessité pédagogique. Cet espace et ce temps sont restés toujours un peu énigmatiques.
C'est en voyageant que chacun peut se confronter aux différents modes de vie, à la diversité des paysages et des climats ; c'est ainsi que la réalité, autre, prend sens. La difficulté c'est de ne pas considérer notre « way of life » central, la difficulté c'est de se décentrer. Ne pas se penser « le nombril du monde » et la mesure de chaque chose.
Au même instant il y a les peuples d'Amazonie, les descendants des Incas, les Africaners d' Afrique du Sud, les nomades Mongols, les Inouites d'Alaska, les Roms d'Europe Centrale, les Créoles de la Réunion, la jeunesse des pubs Londoniens, les peuples du Mali, les villageois du Népal....ce monde polymorphe et en même temps cette universalité de l'homme ; c'est une vérité insaisissable dans son essence même. J'aimerai dire « tout ce qui est humain ne m'est pas étranger »....
Aujourd'hui dimanche 8 avril les Chrétiens fêtent la Pâques ; Les juifs de confession Israélite également ; les horreurs commises par les Conquistadors en Amérique Latine, ailleurs, pour la rédemption des âmes, au nom de la Vérité sont légion. Les horreurs des Guerres de Religion, les crimes d'Isabelle La Catholique en Espagne, l'Inquisition, la Révocation de l'Edit de Nantes, les guerres Cévennoles ne peuvent passer au compte des « pertes et profits ». J'ai « du mal » avec les religions lorsqu'elles décident non pas de s'occuper de la question existentielle mais s'immiscent dans le Pouvoir du Siècle. D'aucuns diront qu'elles ont aussi adoucit les moeurs ! Certes ? Mais il y a ceux qui trouvent des vertus à la « Colonisation » ! Il créent même une hièrarchie des Civilisations.
Je redoute de manière fondamentale tout ce qui s'agite au nom de la Vérité. Si je détiens la Vérité je dois la proclamer partout dans le monde et en son nom je peux m'accorder tous les droits sur l'autre. Il faudrait « restaurer »Pirandello, et revenir vers son théâtre « A chacun sa Vérité ».
Voici en cette fin d'aprés midi alors que le vent a soufflé en rafales, alors que j'ai une forte température, le nez qui coule, la gorge en feu, le défilé de mes pensées. Pas grandiose mais j'aime de temps à autre faire un peu d'écriture.
Je n'ai point évoqué La Présidentielle. Jean Luc Mélenchon est mon héros......le seul qui donne du souffle à la Campagne ; « l'Humain d'abord »