jeudi 19 avril 2012

Exil -Orléans, tentative d'écriture automatique, Septembre 1974

     Ennui,vice, pêché, mal du siècle, société de consommation sophistiquée, glabre, visqueux, lâche et envieux l'homme vindicte, sapiens des autres âges insulte, blasphème contre Dieu. 
   Alliance de métal, de la foudre, de l'eau, dans un élan destructeur les éléments s'unissent, se tordent ; distorsions, éclats mouillés, souillures colorées le monde entier oscille et cahote entre l'infini et le néant.
   La néantisation de l'être, vertige démentiel, euphorie destructrice, action démoniaque, appel du vide, absurde réalité et irréalité, gerbes incessantes, les mondes se font et se défont ; le cosmos lui même est insuffisant, l'atome destructeur-générateur, éclate et Satan rit.
   L'être a rejoint le non-être, l'éternité éclatée, le trismégiste méphistos est seul et s'ennuie.
  Le magma informe coule, suinte ; les formes se déforment, la matière insaisissable tel l'aluminium en fusion serpente, éclate en bulles, fièvre bubonique ; le minéral en un même sort lié au végétal, impalpable, monstre sans nom se perd dans l'abîme.
  Les galaxies s'entrechoquent, feux, étincelles, jaillissements, tonnerre rugissant d'infini en infini, le macrocosme et le microcosme avec un même élan satanique plongent dans la bouche béante, gargantuesque du néant.
  Satan aussi a disparu.
Orléans - Octobre 1974 : 

Je me souviens parfaitement de ces soirées torrides les premiers mois de mon exil à Orléans. Un rectorat inhospitalier, presque hostile, une  ville  minérale, coincée dans ses préjugés, la première année fut épouvantable de détresse et de solitude. J'avais vingt huit ans. 

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